Assurance chômage, une embellie côté emploi en France ?

Au cours du premier trimestre 2024, autour de 50 000 emplois ont été créés en France dans le secteur privé. Le gouvernement valorise ces résultats, légèrement meilleurs que ce que l’Insee avait anticipé, à l’approche de sa réforme de l’assurance-chômage et d’une importante conférence sur le travail.

Un rebond dans la création d’emploi à été observé après une légère reprise d’activité en ce début d’année 2024, avec environ 50000 emplois créés dans le secteur privé. Ces chiffres de l’INSEE du premier trimestre illustrent bien la petite embellie de croissance constatée qui a fait son petit effet de surprise. Ces emplois ont été créés principalement dans le secteur tertiaire, les services et le tourisme. En revanche, on enregistre moins de créations de postes dans la construction, secteur à la peine en ce moment, et dans l’agriculture.

Le gouvernement se targue que la France soit actuellement en passe de rebondir économiquement, en mettant en avant la note financière de la France qui n’a pas été dégradée par Fitch et Moodys, le 26 avril, et se félicite aussi que la France reste considéré comme le pays le plus attractif d’Europe pour les investissements étrangers (baromètre du cabinet EY). On attend plus que les futures annonces consécutives au sommet Choose France qui invitait les grands entrepreneurs du monde à investir dans l’hexagone.

Reste à voir si cette embellie se poursuit à l’avenir. Comme les derniers mois, l’emploi était plutôt en baisse, ce petit frémissement peut porter à l’optimisme. Quoi qu’il en soit, le gouvernement s’apprête à lancer sa réforme de l’assurance chômage qui durcit les règles d’indemnisation, il faudra travailler plus longtemps pour être indemnisé. Il faut également s’attendre à un délai de carence rallongé pour percevoir une allocation. Le dispositif spécifique des demandeurs d’emploi seniors promet aussi d’être repoussé, pour s’aligner avec la réforme des retraites.

Congés payés pendant un arrêt maladie, quelles évolutions ?

Une récente décision judiciaire en France vient de clarifier une question importante pour les salariés en arrêt maladie : l’acquisition de congés payés pendant cette période. La Cour de cassation a rendu un arrêt qui pourrait avoir un impact significatif sur les droits des travailleurs en cas d’arrêt maladie prolongé.

Traditionnellement, les congés payés sont acquis par le salarié en fonction de son temps de travail effectif. Cependant, la question se pose souvent de savoir si un salarié en arrêt maladie a droit à ces congés payés. Jusqu’à présent, la législation française était quelque peu floue à ce sujet, laissant place à différentes interprétations et pratiques selon les entreprises.

L’arrêt récent de la Cour de cassation établit clairement que les périodes d’arrêt maladie, qu’elles soient indemnisées ou non par la sécurité sociale, doivent être prises en compte pour le calcul des congés payés. Cela signifie que les salariés en arrêt maladie continuent d’acquérir des jours de congés payés comme s’ils étaient au travail.

Cette décision est une victoire pour les travailleurs, car elle garantit qu’ils ne perdent pas leurs droits aux congés payés en cas de maladie. Cela permet également de réduire les inégalités entre les salariés en bonne santé et ceux confrontés à des problèmes de santé. Cependant, cette décision pourrait également avoir des implications financières pour les employeurs, qui devront maintenant prendre en compte les périodes d’arrêt maladie dans le calcul des congés payés et s’assurer que les salariés en arrêt maladie reçoivent leur rémunération correspondante.

L’Intelligence Artificielle pour des réunions super ?

Des “assistants de réunion” dotés d’une intelligence artificielle vont bientôt voir le jour. Ils pourront prendre des notes de façon automatisée ou, par exemple, rappeler des informations puisées dans une base de données propre à l’entreprise.

Développés par des startups comme Limitless ou Meetslay, ces assistants de réunion auront la capacité d’enregistrer toute la réunion et de proposer les suggestions les plus adaptées au moment opportun. Évidemment, l’interaction se fera de manière très discrète, via une application sur le téléphone ou sur l’ordinateur. Ces informations auront été récupérées lors de précédentes réunions ou dans une documentation qui aura servi à préparer celle du jour, par exemple. Ces outils pourront également effectuer une prise de note automatiquement et, qui plus est, effectuer un tri des informations et points clés essentiels, des avancées les plus notables, des tâches qui restent encore à accomplir…

L’outil en lui-même ressemblerait à une broche truffée de micros qui se clipse sur un vêtement. Il retranscrit tout le contenu des échanges lors des réunions et ensuite, grâce à son intelligence artificielle, procède à une analyse. Le but pour une entreprise comme Limitless serait de créer un assistant qui serait le prolongement de notre mémoire mais doté d’une efficacité hors du commun. Etant donné qu’il enregistrera en permanence, il y aura un mode “consentement” sur l’appareil qui permettra de n’enregistrer que les personnes à qui l’on a demandé l’autorisation et qui ont répondu oui.

Cependant, il reste que dans la majorité des cas, on est souvent plutôt mal à l’aise à l’idée d’être enregistré. Parfois, on subit même une modification comportementale du fait d’être enregistré alors qu’on est nettement moins dérangé par la prise de notes d’une personne. Pour les médecins, par exemple, ce serait un outil idéal puisqu’il permettrait de rester totalement focalisé sur le patient plutôt que sur la prise de notes en elle-même. Mais est-ce que vous seriez autant à l’aise, si tout ce que vous dites est enregistré par une intelligence artificielle ?

Focus sur une stratégie incroyable pour les salariés allergiques

Au pays du soleil levant, de plus en plus d’entreprises sont touchées par la baisse de productivité des salariés qui souffrent d’allergies. Alors, pour maintenir une bonne efficacité au printemps, qui est la saison des rhumes des foins, certaines de ces entreprises proposent à leurs salariés allergiques une délocalisation sur des îles paradisiaques.

Les yeux qui grattent, le nez bouché et autre souffle coupé… Ce sont les différents symptômes d’allergies au pollen, principalement. Pour pallier à ces problèmes extrêmement incapacitants, des salariés vont pouvoir partir s’installer dans des îles aux eaux turquoise et au sable blanc, tout au sud du Japon, dans l’archipel d’Okinawa. Sur place, la végétation s’avère totalement différente. En plein milieu de la mer de Chine orientale, pas de cèdres, de bouleaux ou de cyprès qui sont les espèces parmi les plus allergisantes. On se retrouve à la place, entourés de cocotiers et de palmiers. 

Une des pionnières de cette stratégie est la startup informatique Aisaac qui a procédé de cette façon depuis 2022. Le fondateur qui est lui-même très malade durant cette saison considère que ses équipes perdent trop en efficacité lorsqu’elles sont touchées. Au japon, ce phénomène est appelé le “kafunsho” et 40% de la population serait concerné. Et ce sont des allergies qui durent de février à mai lors de la floraison des arbres que l’on retrouve un peu partout dans les villes.

Dans le cas de la société Aisaac, chaque employé qui souhaite partir au printemps dans une zone sans allergie se voit octroyer une allocation qui paie son déplacement, son logement ainsi qu’un espace pour travailler. En plus du salaire normal, les salariés concernés reçoivent une aide de 1200 €. On estime qu’actuellement près d’une entreprise sur cinq propose à ses employés allergiques de télétravailler durant le période de rhumes des foins pour éviter de passer trop de temps dehors au contact du pollen. La ligne directrice des méthodes au Japon vise toujours à faire passer dans les meilleures conditions cette période pour les salariés tout en restant efficace au travail.

Un professeur de l’hôpital national de Fukuoka a calculé que le Japon perdait, chaque année, en productivité, par la faute de ces allergies, près de 5 000 milliards de yens, soit tout de même un bon 30 milliards d’euros !

Investir dans les PME « innovantes » : Quelles réductions d’impôt

La loi de finance 2024 a modifié le dispositif IR-PME ouvrant droit à une réduction d’impôt, pour la souscription au capital d’une PME. La réduction d’impôt est reconduite, pour les investissements depuis le 1er janvier 2024. Le dispositif est élargi, en faveur des PME dites JEI (Jeunes Entreprises Innovantes) et les JEIR (Jeunes Entreprises Innovantes de Rupture). La souscription au capital se fait par un apport en numéraire (somme d’argent) au profit d’une société.

Le souscripteur

Pour bénéficier de cette réduction d’impôt, le souscripteur doit être domicilié fiscalement en France et conserver ses titres pendant 5 ans. En contrepartie de l’apport en numéraire, le souscripteur devient associé actionnaire dans la société, et à ce titre, il a droit au bénéfices et dividendes. De même, il a un droit de vote, et participe à la vie de la société.

La société

Conditions cumulatives pour la société bénéficiaire :

  • C’est une PME employant moins de 250 salariés
  • Elle est soumise à l’IS (Impôt sur les Sociétés)
  • Avec un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros, soit un total de bilan inférieur à 43 millions d’euros
  • Elle est créée depuis moins de 7 ans
  • Son siège est dans un État membre de l’Union européenne ou dans un État de l’Espace économique européen
  • Son activité est commerciale, industrielle, artisanale, libérale, agricole. 
  • Certaines activités sont exclues, comme les activités financières ou immobilières… Par ailleurs, l’entreprise ne doit pas être en difficulté.
  • Elle emploie au moins 2 salariés ou au moins 1 salarié dans le cas d’une entreprise artisanale.
  • Elle ne possède pas d’actifs, son activité l’exige.
  • Elle n’est pas cotée en bourse.

Conditions liées à la souscription

(Les conditions sont cumulatives)

  • La souscription est faite en numéraire (en somme d’argent)
  • Elle s’effectue lors de la constitution de la société, ou lors d’une augmentation de capital s’il s’agit de nouveaux associés ou actionnaires
  • Elle donne les seuls droits attachés à la qualité d’associé ou actionnaire, sans autre contrepartie
  • Pas d’accord de garantie en capital 
  • Elle n’est pas effectuée après un remboursement d’apports en faveur du souscripteur, par la société dans les 12 mois précédents.

A noter : Le montant total des versements reçus par la société ne doit pas excéder 15 millions d’euros. La période de souscription est du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2028.